Joseph Austin Benwell

On a beau regarder tout autour de soi, près ou loin, on ne distingue rien qui bouge. Quelquefois, par hasard, un petit convoi de chameaux chargés apparaît, comme une file de points noirâtres, montant avec lenteur les pentes sablonneuses ; on l’aperçoit seulement quand il aborde aux pieds des collines. Ce sont des voyageurs ; qui sont-ils ? d’où viennent-ils ?

Eugène Fromentin. Un été dans le Sahara.


Paul Lazerges


Otto Pilny

Etienne Dinet

 

 

Otto Pilny



Frederick Arthur Bridgman

Les attatichs, sorte de corbeilles enveloppées d’étoffes avec un fond plat garni de coussins et de tapis, dont les extrémités retombent en manière de rideaux sur les deux flancs du dromadaire, faisaient plutôt l’effet de daïs promenés dans une procession que de litières de voyage. Imagine un assortiment de toutes espèces d’étoffes précieuses, un assemblage de toutes les couleurs : du damas citron, rayé de satin noir, avec des arabesques d’or sur le fond noir, et des fleurs d’argent sur le fond citron ; tout un atouche en soie écarlate traversé de deux bandes de couleur olive ; l’orange à côté du violet, des roses croisés avec des bleus, des bleus tendres avec des verts froids ; puis des coussins mi-partie cerise et émeraude, des tapis de haute laine et de couleur plus grave, cramoisis, pourpres et grenats, tout cela marié avec cette fantaisie naturelle aux Orientaux, les seuls coloristes du monde.

Eugène Fromentin. Un été dans le Sahara


Georges Washington

 

Adolphe Gumery



 

Georges Washington

 

Les nobles Ouled Ben Gana joignent l’honneur à la bravoure. Ils montent des chevaux rapides comme l’éclair qui ravit la vue, des cavales de race aux selles brodées d’or. Leurs fiers cavaliers portent des vêtements de Tunis et de Tlemcen, d’une valeur inestimable ; et des armes de prix, façonnées à Stamboul. A la tête de leurs tribus ils marchent vers le Tell. Les litières parées de brocart et les palanquins cheminent sans se heurter. On croirait dans une prairie, que les pluies d’automne ont fleurie, onduler sous le vent. Ils transportent des morceaux de richesses, des trésors fabuleux, qu’ils gardent depuis le règne du prophète Elie. Ce sont de nobles chérifs, à qui leurs ancêtres ont transmis des arbres généalogiques. Ils emportent des matelas doux comme la rose, des coussins de laine éclatants omme des couleurs de printemps, et des tapis dessinés par des artistes de Constantinople. Les nobles dames sont à l’abri, derrière les tentures. Le chef de ces seigneurs devint célèbre avant le jeûne. Avant, même que sa barbe eût paru, il se montra homme d’épée, et, sa gloire nouvelle éclipsant celle des plus fameux guerriers, on cessa de parler d’eux pour ne s’entretenir que de lui. Il s’avance sur un coursier gris pommelé, dont la robe est pareille à celle du pigeon ramier, et dont la crinière, touffue comme une treille, retombe à droite sur l’encolure. Lorsque son cavalier le touche à l’étrier, ce cheval impétueux mâche le mors de sa bride, et ses sabots d’acier réduisent en poussière le sol de la campagne rocheuse. Les Ouled Ben Gana sont en marche vers le Tell.

S. Oudiane. Chants de la caravane. Cité par Bouaziz Bengana, Cheikh el Arab : Etude historique sur la famille Bengana.

 



 


 

 

Quand j’étais en train d’esquisser – ce que je faisais à maintes occasions – les maîtres des esclaves ne pouvaient en aucune manière comprendre mon occupation, mais donnaient continuellement au serviteur le prix des diverses esclaves, souhaitant que je les note, car ils pensaient que j’étais sur le point de devenir un gros acheteur.

William Muller, “An Artist’s Tour in Egypt”.

 

 

 

Otto Pilny